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    253.000 élèves/an lisent moins de 18 mots par minute à la fin du CP !

     

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    Le test de fluence de la fin du CP mené pour l'enquête "Lire et écrire" en juin 2014 montre que 10% des élèves les plus faibles lisent en moyenne 4 mots en une minute, 20% des élèves les plus faibles lisent 11 mots en moyenne, 30% des élèves les plus faibles lisent 18 mots en moyenne. Le rapport prend la précaution de préciser qu’il ne s’autorise pas de dire que les élèves qui ont les plus mauvais scores sont en difficulté, puisque l’institution n’a pas défini les compétences minimales attendues en fin de CP. Peut-on malgré tout considérer que des élèves qui ne lisent en moyenne que 4, 11 ou 18 mots sont en mesure de conduire correctement les apprentissages de l’école dont toute la culture repose sur l’écrit ?


    Lors de l’année 2013-2014, l’école a scolarisé 845.000 enfants au CP. Dans une projection qui n’est pas absurde compte tenu de l’ampleur de l’échantillon qui lui offre une significativité nationale, on peut (...) se représenter qu’en juin 2014, c’était 84.500 élèves qui ne lisaient que 4 mots en moyenne à l’issue du CP, 169.000 élèves qui ne lisaient que 11 mots, et 253.000, 18 mots. De tels chiffres se passent de commentaires et exigent de la part de l’institution qu’elle se hisse à la hauteur des nécessités de la démocratisation.

     

    Extrait de l'article "Déchiffrer pour comprendre : une question clé de l’apprentissage de la lecture" de Janine Reichstadt, auteur de Apprendre à lire : l'enjeu de la syllabique, 2012.


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  • "La culture, c'est comme une toile d'araignée,

    mieux elle est tissée, plus elle permet de saisir." 

     

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    La scolarité obligatoire devrait avoir pour but de construire ce réseau de connaissances communes que tout adulte doit maîtriser pour pouvoir lire un bon journal. 

    On ne peut le construire en visant l'acquisition de compétences générales qui premièrement n'existent pas et deuxièmement ne garantissent aucunement l'acquisition de ces connaissances précises, puisqu'elles sont censées pouvoir être acquises à partir de n'importe quel contenu. Or l'expertise se construit dans un domaine de connaissances précis, et l'habileté à jouer aux échecs par exemple ne se transfère que très médiocrement à l'habileté à résoudre des problèmes de mathématiques. 

    Ce renoncement à l'apprentissage progressif et structuré de connaissances et de compétences disciplinaires dans le but de poursuivre des aptitudes générales transdisciplinaires est une des grandes causes du désastre éducatif en France, comme dans tous les pays qui adoptent le modèle de l'apprentissage par compétence (États-Unis, Canada, etc.).

    Même avec des professeurs motivés, consciencieux, travailleurs, ce qui est le cas quoi qu'on en dise, si on construit les enseignements sur des programmes, des formations et des manuels basés sur des idées fausses, il y a fort peu de chances que ce qui est enseigné, sur le long terme, se construise et s'accumule correctement.  


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