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Par Spinoza1670 le 16 Juin 2012 à 19:06
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Version abrégée.
Oceano nox
Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L’ouragan, de leur vie, a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !
…
Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
Ô flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous !Victor Hugo (1802-1885)
Serge Kerval chante Victor Hugo : Oceano Nox
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Par Spinoza1670 le 2 Décembre 2012 à 12:48
Aimons toujours ! aimons encore !
Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit.
L’amour, c’est le cri de l’aurore,
L’amour, c’est l’hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l’astre dit aux nuages,
C’est le mot ineffable : Aimons !
L’amour fait songer, vivre et croire.
Il a, pour réchauffer le cœur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon, c’est le bonheur !Victor Hugo
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Par Nèchetambour le 21 Avril 2012 à 14:08
Vieille chanson du jeune temps
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.Victor Hugo
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Par Phi le 15 Avril 2012 à 12:35
Voici que la saison décline,
L'ombre grandit, l'azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L'oiseau frissonne, l'herbe a froid.
Août contre septembre lutte ;
L'océan n'a plus d'alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l'été fond.(dernière gerbe)
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Par Spinoza1670 le 16 Juin 2012 à 18:39
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L’oiseau
Cinq voyelles, une consonne,
En français composent mon nom
Et je porte sur ma personne
De quoi l’écrire sans crayon.
Voltaire
dessin de Nadia Charles aux crayons de couleur et aérographe
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Par Spinoza1670 le 7 Avril 2013 à 18:56
Auteur : Ernest Pérochon.
Recueil : Au point du jour (Delagrave).
Genre : poésie
Niveau : 3
Source : Lisons, Lisette CE2 (1978).
Illustratrice : Gerda Muller.
Niveau 2
Niveau : 1 ou 2
source : Mico, mon petit ours (2e livret)
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Par Spinoza1670 le 8 Septembre 2013 à 07:39
Étrange voyageur sans bagages
je n'ai jamais quitté Parisje n'ai que mon chapeau
clef des champs clefs des songesje suis assis à la terrasse d'un café
et je souris de toutes mes dents
en pensant à tous mes fameux voyages
je voulais aller à New York ou à Buenos Aires
connaître la neige de Moscou
partir un soir à bord d'un paquebot
pour Madagascar ou Shanghai
remonter le Mississipiet ce soir je souris parce que je suis ici
Philippe Soupault : Westwego.
Le Livre d'Or. Seghers.Ce poème fait partie de la sélection
du manuel de lecture Lecture CM1
(avec les mots de tous les jours).
Source de l'illustration : Dubost, Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).
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Par Spinoza1670 le 5 Juin 2013 à 19:30
Niveau : 2 ou 3 (CE1 ou CE2). Auteur : Michel Butor. Contributeur : DC. Source : Textes de la littérature (Neoprofs).
Zoo
À la tombée de la nuit
Quand se sont refermées les grilles
L’éléphant rêve à son grand troupeau
Le rhinocéros à ses troncs d’arbres
L’hippopotame à des lacs clairs
La girafe à des frondaisons de fougères
Le dromadaire à des oasis tintant
Le bison à un océan d’herbes
Le lion à des craquements dans les feuilles
Le tigre de Sibérie à des traces dans la neige
L’ours polaire à des cascades poissonneuses
La panthère à des pelages passant dans les rayons de lune
Le gorille à des bananiers croulant de leurs feuilles violettes
L’aigle à des coups de vent dans des canyons de nuages
Le phoque aux archipels mouvants de la banquise disloquée
Les enfants des gardiens à la plage
Michel ButorNB : les mots mis en gras ne le sont pas dans le texte original.
source de l'image : http://www.visitaalborg.com/sites/default/files/styles/galleries_ratio/public/asp/visitaalborg/z_zoo-dyresamlinger/aalborg-zoo/giraffer-aalborg-zoo.jpg?itok=-SzcaE5q
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