• Familiale

    La mère fait du tricot
    Le fils fait la guerre
    Elle trouve ça tout naturel la mère
    Et le père qu'est-ce qu'il fait le père?
    Il fait des affaires
    Sa femme fait du tricot
    Son fils la guerre
    Lui des affaires
    Il trouve ça tout naturel le père
    Et le fils et le fils
    Qu'est-ce qu'il trouve le fils?
    Il ne trouve absolument rien le fils
    Le fils sa mère fait du tricot son père des affaires lui la guerre
    Quand il aura fini la guerre
    Il fera des affaires avec son père
    La guerre continue la mère continue elle tricote
    Le père continue il fait des affaires
    Le fils est tué il ne continue plus
    Le père et la mère vont au cimetière
    Ils trouvent ça naturel le père et la mère
    La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
    Les affaires la guerre le tricot la guerre
    Les affaires les affaires et les affaires
    La vie avec le cimetière.

    Jacques Prévert (1900-1977)

    Paroles (1946)

    Poème proposé par lilie2fr dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).

    Thème : absurdité de la guerre.

    D'autres poésies de Jacques Prévert : voir ici.


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  • Fantaisie

     

    Il est un air pour qui je donnerais
    Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber*,
    Un air très vieux, languissant et funèbre,
    Qui pour moi seul a des charmes secrets.

     

    Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
    De deux cents ans mon âme rajeunit :
    C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
    Un coteau vert, que le couchant jaunit,

     

    Puis un château de brique à coins de pierre,
    Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
    Ceint de grands parcs, avec une rivière
    Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;

     

    Puis une dame, à sa haute fenêtre,
    Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
    Que dans une autre existence peut-être,
    J'ai déjà vue ... et dont je me souviens!

     

    Gérard de Nerval : La Bohème galante.

     * Prononcer Wèbre. 

     Fantaisie (Gérard de Nerval)

    Source de l'illustration : Dubost, Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).

     

    Télécharger « Nerval Fantaisie 3 A5.pdf »

    Télécharger « Nerval Fantaisie 3 A5.odg »

    Étude et écoute du poème sur : http://www.site-magister.com/sylvie1.htm


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  • Fête des pères

    Les poissons volaient dans l’air

    Les oiseaux nageaient dans l’eau.

    Partout des flots de lumière

    Déferlaient sur les coteaux

     

    C’était la fête des pères,

    Et nul ne s’apercevait

    De tout ce qu’il y avait

    De miraculeux sur terre

     

    Maurice Carême

     

    D'autres poèmes de Maurice Carême : 

    Berceuse

    Dans cette ronde

    Grand-père

    Le Brouillard

    J'aime ma mère

    La bise

    La Lanterne magique

    La souris de Paris

    Le chat étourdi

    L'écureuil et la feuille

    Merlin

    Mon petit lapin

    Pour ma mère

    Pour mon Papa

    Sous la lampe

    Tu es belle ma mère


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  • Auteur : Jacques Prévert.

    Genre : poésie 

    -----------------------------------


    Heureux comme la truite remontant le torrent
    Heureux le coeur du monde
    Sur son jet d'eau de sang
    Heureux le limonaire
    Hurlant dans la poussière
    De sa voix de citron
    Un refrain populaire
    Sans rime ni raison
    Heureux les amoureux
    Sur les montagnes russes
    Heureuse la fille rousse
    Sur son cheval blanc
    Heureux le garçon brun
    Qui l'attend en souriant
    Heureux cet homme en deuil
    Debout dans sa nacelle
    Heureuse la grosse dame
    Avec son cerf-volant
    Heureux le vieil idiot
    Qui fracasse la vaisselle
    Heureux dans son carrosse
    Un tout petit enfant
    Malheureux les conscrits
    Devant le stand de tir
    Visant le coeur du monde
    Visant leur propre coeur
    Visant le coeur du monde
    En éclatant de rire.


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  •  

    Feuilles d'automne (Isabelle Jaccard)

     

     

    Feuilles d'automne


    J'ai regardé les feuilles rouges

       Elles tombaient.

    J'ai regardé les feuilles jaunes

       Elles volaient.

    J'ai regardé les feuilles brunes

        Que le vent poussait.

     

    Rouges, jaunes, brunes,

       Chacune dansait.

                       Isabelle Jaccard

     

    Pour d'autres poèmes ou textes sur l'automne, cliquez ici.

    Source de l'image : http://www.ec-vilar.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article687


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  • J'ai regardé les feuilles rouges

       Elles tombaient

    J'ai regardé les feuilles jaunes

       Elles volaient

    J'ai regardé les feuilles brunes

       Que le vent poussait

    Rouges, jaunes, brunes,

       Chacune

       Dansait

    Feuilles d'automne (poésie de J. Jeccard)

    source de la photo : http://www.lesmenuisiersbatisseurs.be/articles/actualites/l-automne-est-la-110.html

    Pour d'autres poèmes ou textes sur l'automne, cliquez ici.


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  • Calligrammes (retour sommaire)

    Fleur de lys (Pierre Albert-Birot)

    Pierre Albert-Birot (1876-1967)


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  • Gastibelza l’homme à la carabine
    Chantait ainsi
    Quelqu’un a-t-il connu Dona Sabine
    Quelqu’un d’ici ?
    Chantez, dansez, villageois la nuit gagne
    Le Mont Falu
    Le vent qui vient à travers la montagne
    Me rendra fou.

    Quelqu’un de vous a-t-il connu Sabine
    Ma Senora
    Sa mère était la vieille maugrabine d ’Antéquarra
    Qui chaque nuit criait dans la Tour Magne
    Comme un hibou
    Le vent qui vient à travers la montagne
    Me rendra fou.

    Vraiment la Reine eut, près d’elle, été laide
    Quand vers le soir
    Elle passait sur le pont de Tolède
    En corset noir
    Un chapelet du temps de Charlemagne
    Ornait son cou
    Le vent qui vient à travers la montagne
    Me rendra fou.

    Le Roi disait en la voyant Si belle
    A son neveu
    Pour un baiser, pour un sourire d’elle
    Pour un cheveu
    Infant Don Ruy, je donnerais l’Espagne
    Et le Pérou
    Le vent qui vient à travers la montagne
    Me rendra fou.
    Je ne sais pas Si j’aimais cette dame
    Mais je sais bien
    Que pour avoir un regard de son âme
    Moi, pauvre chien
    J’aurais gaiement passé dix ans au bagne
    Sous les verrous
    Le vent qui vient à travers la montagne
    Me rendra fou.

    Quand je voyais cette enfant moi le pâtre
    De son canton
    Je croyais voir la belle Cléopâtre
    Qui, nous dit-on
    Menait César Empereur d’Allemagne
    Par le licou
    Le vent qui vient à travers la montagne
    Me rendra fou.

    Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine un jour
    A tout vendu, sa beauté de colombe
    Tout son amour
    Pour l’anneau d’or du Comte de Saldagne
    Pour un bijou ;
    Le vent qui vient à travers la montagne
    M’a rendu fou.
     
    (texte abrégé par Georges Brassens)

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  • Grand-père

    Grand-père dit un conte,

    Un conte du vieux temps.

    Grand-père est amusant

    Lorsqu’il nous conte un conte.

    Il n’a plus que deux dents

    Qu’il découvre en grognant

    Pour imiter le loup méchant.

          Et tout le monde

          Rit à la ronde

    Lorsque grand-père conte

    Un conte du vieux temps.

                       Maurice Carême

     

    Télécharger « Grand-père.doc »

     

    D'autres poésies de Maurice Carême :

    Berceuse

    Le Brouillard

    J'aime ma mère

    La Lanterne magique

    L'écureuil et la feuille

    Mon petit lapin

    Pour ma mère

    Pour mon Papa

    Sous la lampe

    Tu es belle ma mère


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  • Harmonie du soir (C. Baudelaire)Harmonie du soir

    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !

    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

    Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
    Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

    Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

                  C. Baudelaire (1821-1867)

     

    Ce poème (deux premières strophes) fait partie de la sélection

                      Choix de poésies pour le CM1

    du manuel de lecture Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).

     

    source du gif animé "Coucher de soleil à Trou d'eau (Réunion)" : 

    http://colettegifs.canalblog.com/archives/2012/10/10/25296882.html


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