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Par Spinoza1670 le 26 Mai 2013 à 09:22
Familiale
La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Elle trouve ça tout naturel la mère
Et le père qu'est-ce qu'il fait le père?
Il fait des affaires
Sa femme fait du tricot
Son fils la guerre
Lui des affaires
Il trouve ça tout naturel le père
Et le fils et le fils
Qu'est-ce qu'il trouve le fils?
Il ne trouve absolument rien le fils
Le fils sa mère fait du tricot son père des affaires lui la guerre
Quand il aura fini la guerre
Il fera des affaires avec son père
La guerre continue la mère continue elle tricote
Le père continue il fait des affaires
Le fils est tué il ne continue plus
Le père et la mère vont au cimetière
Ils trouvent ça naturel le père et la mère
La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
Les affaires la guerre le tricot la guerre
Les affaires les affaires et les affaires
La vie avec le cimetière.Jacques Prévert (1900-1977)
Paroles (1946)
Poème proposé par lilie2fr dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).
Thème : absurdité de la guerre.
D'autres poésies de Jacques Prévert : voir ici.
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Par Spinoza1670 le 5 Septembre 2013 à 18:50
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber*,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue ... et dont je me souviens!Gérard de Nerval : La Bohème galante.
* Prononcer Wèbre.
Source de l'illustration : Dubost, Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).
Télécharger « Nerval Fantaisie 3 A5.pdf »
Télécharger « Nerval Fantaisie 3 A5.odg »
Étude et écoute du poème sur : http://www.site-magister.com/sylvie1.htm
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Par Spinoza1670 le 25 Janvier 2014 à 19:40
Fête des pères
Les poissons volaient dans l’air
Les oiseaux nageaient dans l’eau.
Partout des flots de lumière
Déferlaient sur les coteaux
C’était la fête des pères,
Et nul ne s’apercevait
De tout ce qu’il y avait
De miraculeux sur terre
Maurice Carême
D'autres poèmes de Maurice Carême :
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Par Phi le 15 Avril 2012 à 16:31
Auteur : Jacques Prévert.
Genre : poésie
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Heureux comme la truite remontant le torrent
Heureux le coeur du monde
Sur son jet d'eau de sang
Heureux le limonaire
Hurlant dans la poussière
De sa voix de citron
Un refrain populaire
Sans rime ni raison
Heureux les amoureux
Sur les montagnes russes
Heureuse la fille rousse
Sur son cheval blanc
Heureux le garçon brun
Qui l'attend en souriant
Heureux cet homme en deuil
Debout dans sa nacelle
Heureuse la grosse dame
Avec son cerf-volant
Heureux le vieil idiot
Qui fracasse la vaisselle
Heureux dans son carrosse
Un tout petit enfant
Malheureux les conscrits
Devant le stand de tir
Visant le coeur du monde
Visant leur propre coeur
Visant le coeur du monde
En éclatant de rire.
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Par Spinoza1670 le 25 Janvier 2014 à 19:20
Feuilles d'automne
J'ai regardé les feuilles rougesElles tombaient.
J'ai regardé les feuilles jaunes
Elles volaient.
J'ai regardé les feuilles brunes
Que le vent poussait.
Rouges, jaunes, brunes,
Chacune dansait.
Isabelle Jaccard
Pour d'autres poèmes ou textes sur l'automne, cliquez ici.
Source de l'image : http://www.ec-vilar.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article687
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Par Spinoza1670 le 25 Juillet 2013 à 10:04
J'ai regardé les feuilles rouges
Elles tombaient
J'ai regardé les feuilles jaunes
Elles volaient
J'ai regardé les feuilles brunes
Que le vent poussait
Rouges, jaunes, brunes,
Chacune
Dansait
source de la photo : http://www.lesmenuisiersbatisseurs.be/articles/actualites/l-automne-est-la-110.html
Pour d'autres poèmes ou textes sur l'automne, cliquez ici.
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Par Phi le 21 Avril 2012 à 12:05Gastibelza l’homme à la carabine
Chantait ainsi
Quelqu’un a-t-il connu Dona Sabine
Quelqu’un d’ici ?
Chantez, dansez, villageois la nuit gagne
Le Mont Falu
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Quelqu’un de vous a-t-il connu Sabine
Ma Senora
Sa mère était la vieille maugrabine d ’Antéquarra
Qui chaque nuit criait dans la Tour Magne
Comme un hibou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Vraiment la Reine eut, près d’elle, été laide
Quand vers le soir
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Le Roi disait en la voyant Si belle
A son neveu
Pour un baiser, pour un sourire d’elle
Pour un cheveu
Infant Don Ruy, je donnerais l’Espagne
Et le Pérou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je ne sais pas Si j’aimais cette dame
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme
Moi, pauvre chien
J’aurais gaiement passé dix ans au bagne
Sous les verrous
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant moi le pâtre
De son canton
Je croyais voir la belle Cléopâtre
Qui, nous dit-on
Menait César Empereur d’Allemagne
Par le licou
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine un jour
A tout vendu, sa beauté de colombe
Tout son amour
Pour l’anneau d’or du Comte de Saldagne
Pour un bijou ;
Le vent qui vient à travers la montagne
M’a rendu fou.(texte abrégé par Georges Brassens)
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Par Spinoza1670 le 20 Mars 2013 à 18:45
Grand-père
Grand-père dit un conte,
Un conte du vieux temps.
Grand-père est amusant
Lorsqu’il nous conte un conte.
Il n’a plus que deux dents
Qu’il découvre en grognant
Pour imiter le loup méchant.
Et tout le monde
Rit à la ronde
Lorsque grand-père conte
Un conte du vieux temps.
Maurice Carême
Télécharger « Grand-père.doc »
D'autres poésies de Maurice Carême :
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Par Spinoza1670 le 7 Septembre 2013 à 09:31
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !C. Baudelaire (1821-1867)
Ce poème (deux premières strophes) fait partie de la sélection
du manuel de lecture Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).
source du gif animé "Coucher de soleil à Trou d'eau (Réunion)" :
http://colettegifs.canalblog.com/archives/2012/10/10/25296882.html
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