Auteur : Jean Macé
Recueil : Contes du petit château (1862).
Niveau : 4.
Genre : Conte.
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(Jean Macé, Contes du Petit-Château)
BIBI était une petite MOQUEUSE,
BABA, une petite GOURMANDE,
Et BOBO, une petite DOUILLETTE.
Elles allèrent un jour se promener dans un bois qui était, près de chez elles, et, malgré les recommandations de leurs parents, elles ne s’arrêtèrent pas à un certain endroit qu’on leur avait défendu de dépasser. Je dois ajouter qu’elles étaient par-dessus le marché trois petites désobéissantes.
Il est juste de dire que la faute en fut surtout à Bibi. Arrivée là, Bobo se sentait déjà fatiguée, et elle se serait arrêtée volontiers. De son côté, Baba se rappelait que le goûter serait prêt dans une demi-heure, et n’avait pas grande envie de s’en écarter. Mais Bibi, qui était au-dessus de ces misères-là, se moqua si bien des deux autres qu’elles n’osèrent pas lui résister. L’une eut honte de sa mollesse, l’autre de sa gourmandise, et toutes deux suivirent la moqueuse, bien à contre-cœur il est vrai. Ceci vous apprend comme on est faible quand on veut obéir pour un autre motif que par obéissance, car si nos petites filles n’avaient pensé qu’à la volonté de leurs parents pour ne pas aller plus loin, elles auraient senti en elles-mêmes qu’elles avaient raison, et n’auraient pas eu peur des moqueries.
Bref, les voilà parties. C’était un grand bois extrêmement beau, percé d’allées magnifiques qui s’étendaient à perte de vue, et la promenade fut d’abord pleine d’agrément. On cueillait des fleurs; on se roulait sur la mousse; on écoutait les oiseaux gazouiller. De temps en temps une petite souris montrait au bord d’un trou son museau pointu, et rentrait subitement dès qu’une des promeneuses s’avançait de trop près. Ou bien un grand lézard gris s’élançait tout à coup d’une touffe d’herbe, et fuyait sur la route, poursuivi par la bande joyeuse.
Tout alla bien tant qu’on resta dans l’allée qui était droite comme un I, et où il n’y avait pas danger de se perdre. Mais on arriva devant un petit sentier couvert, qui s’enfonçait en serpentant dans le fourré, et qui parut si engageant à Bibi qu’elle y entra résolument.
— Ne va pas par là; nous allons nous perdre, lui cria Bobo.
— Revenons, cria Baba ; il est temps de rentrer à la maison.
— J’irai seulement jusqu’au premier détour, répondit Bibi. Venez avec moi; il faut voir ce qu’il y a derrière le premier détour.
Et comme on faisait la sourde oreille, la maligne petite fille se coucha à terre.
— Oh ! dit-elle, le bon endroit pour se coucher, et comme il y a des fraises de tous les côtés
En entendant cela elles accoururent, Baba la gourmande pour manger des fraises, Bobo la douillette pour se coucher. Mais le bon endroit était plein de pierres et de branches sèches; et de fraises, point. Bibi poussa un grand éclat de rire, en voyant leur figure désappointée.
— Nous en trouverons plus loin, dit la petite moqueuse à Baba.
Et la prenant par la main, elle l’entraîna de toutes ses jambes, suivie de loin par Bobo, qui avait envie de pleurer.
Après le premier détour il en vint un second qu’on voulut voir encore, puis un troisième. Puis le sentier se partagea en deux, et un chêne gigantesque qui se dressait, dans le fourré, sur le bord d’un des deux, attira l’attention de mademoiselle Bibi. De caprice en caprice, elle les mena si loin que, quand il fut question de revenir sur ses pas, personne ne savait plus de quel côté se diriger. Grande consternation chez les pauvres enfants ! Mais Bibi ne voulut pas le laisser paraître. Elle frappa du pied, pinça ses lèvres minces, fit jaillir un éclair de ses yeux noirs, et se tournant, avec un geste méprisant, vers ses compagnes éperdues :
— Suivez-moi, dit-elle, petites poules mouillées ; je saurai bien vous ramener.
Mais il ne suffit pas, dans un bois, d’être déterminée : il faut encore savoir le chemin. Après avoir marché bien longtemps, essayé de tous les sentiers, passé et repassé par les mêmes endroits, on n’était pas plus avancé. À la fin, Bobo la douillette se laissa tomber à terre, et déclara, en pleurant, qu’elle ne pouvait pas faire un pas de plus. C’était une petite mignonne, blanche et blonde, dont les grands yeux bleus demandaient grâce avec une expression langoureuse qui aurait fendu un coeur de roche. La vilaine moqueuse ne se laissa pas attendrir. Elle essaya de relever, en la secouant, la pauvre Bobo qui ne se défendait pas, mais qui retombait de tout son poids sur l’herbe, après chaque secousse.
— Tu fais une jolie marcheuse ! lui dit-elle. Nous allons te laisser là, si tu n’as pas plus de courage:
Mais Baba vint au secours de son amie.
— N’aie pas peur, ma chère Bobo, s’écria-t-elle, je ne t’abandonnerai pas. Repose-toi bien, et nous partirons après.
Et penchant sa bonne figure rebondie, elle embrassa son amie pour lui rendre courage.
— Si j’avais seulement un petit morceau de pain, murmura-telle, je t’attendrais bien tant que tu voudrais; — et elle poussa un gros soupir.
Bobo la regardait avec compassion. Juste en ce moment, ses yeux tombèrent sur une belle fraise qui s’étalait, rouge et brillante, à quelques pas de là. C’était la première qu’on rencontrait. Oubliant sa fatigue, elle se leva sur-le-champ, et courut à la fraise, qu’elle rapporta en triomphe à la pauvre affamée.
— Oh ! que c’est bon ! dit celle-ci en l’avalant. Merci, Bobo; tu es une bonne fille.
Pendant ce temps-là Bibi, pour montrer sa supériorité, se promenait â grands pas, en allant et venant. La joie de Baba lui déplut.
— Voilà un beau goûter pour une gourmande ! s’écria‑t-elle. Cela ne te mènera pas loin.
Ce n’était malheureusement que trop vrai. Rappelée brusquement au sentiment de sa position, et sentant son appétit plutôt redoublé qu’apaisé par cette fraiche bouchée si peu nourrissante, la pauvre enfant fondit en larmes. Ce que voyant Bobo, elle commença à sangloter pour lui tenir compagnie. Et Bibi de rire, comme une méchante qu’elle était.
La reine des fées passait par là, et les entendit. Les autres l’avaient nommée leur reine parce qu’elle était la meilleure de toutes, et si bonne qu’elle compatissait à tous les chagrins, même à ceux des méchants. Elle se montra tout à coup aux enfants sous les traits d’une vieille bonne femme, chargée d’un fagot de bois mort, et s’adressant au groupe éploré :
— Qu’avez-vous, mes chères enfants ? leur dit-elle. Est-ce quelque chose en quoi je puisse vous être utile ?
— Ah! madame, dit Bobo, c’est ma pauvre Baba qui a bien faim.
— Ce n’est pas seulement cela, dit Baba, c’est aussi que ma pauvre Bobo est bien fatiguée. Nous nous sommes perdues dans le bois et nous ne pouvons plus retrouver notre chemin.
La bonne fée les regarda attentivement, et vit bien par où elles péchaient toutes les deux.
— Consolez-vous, leur dit-elle; je vais vous envoyer du secours.
Elle cassa deux petits brins de son fagot qu’elle jeta dans le taillis. Aussitôt les enfants virent accourir un gros mouton, blanc comme la neige, qui vint en bêlant frotter son museau contre les joues roses de Baba ; et un joli petit écureuil, qui sauta sans façon sur les épaules de Bobo.
— Et vous, ma petite, dit la vieille femme à Bibi, n’avez-vous besoin de rien?
— Non, la mère, répondit mademoiselle Bibi d’un air majestueux. Je n’ai pas faim, et je ne suis pas fatiguée. Elles me font rire avec leurs lamentations.
— Ah ! vous ne demandez qu’à rire, dit la fée blessée du ton que prenait la petite fille. Eh bien ! j’ai aussi de quoi vous satisfaire.
A l’instant elle disparut, et l’on vit un petit singe qui gambadait devant Bibi, et lui faisait les grimaces les plus drôles que l’on puisse imaginer. Enchantée de son lot, elle le prit dans ses bras et le couvrit de caresses auxquelles il répondit par un petit grognement irrité ; mais elle n’y prit pas garde, tant elle le trouvait comique et gentil à croquer.
Cependant tout cela n’avançait pas beaucoup les enfants égarés. Baba passait sa main dans la laine soyeuse de son mouton, en rêvant à une tartine qu’elle voyait danser devant ses yeux. Bobo baisait son écureuil sur les moustaches, sans trop savoir ce qu’elle faisait.
La maîtresse du mouton, plus pressée que les autres, se décida la première à parler.
— Et maintenant, dit-elle, comment allons-nous faire pour retourner à la maison ?
— Ne vous inquiétez pas, dit le mouton ; je sais le chemin.
Et il commença à trottiner tout doucement dans la bonne direction, suivi de sa petite maîtresse qui prit Bobo par le bras, en lui disant de s’appuyer bien fort.
Bibi voulait d’abord se moquer d’elles, et prenait d’un autre côté, disant qu’il ferait beau la voir conduite par un mouton. Mais le singe s’étant échappé de ses bras, il fallut courir après lui, et comme il suivait obstinément le reste de la bande, bon gré, mal gré, elle finit par se résigner, et marcha derrière ses deux compagnes, non sans leur envoyer maint quolibet, les appelant belles suiveuses de bêtes, bergères au rebours, et autres gentillesses.
Chemin faisant, Baba la gourmande, qui ne perdait pas de vue son idée fixe, se plaignait grandement et criait la faim.
— Ne pourriez-vous pas, dit-elle, monsieur le mouton, m’enseigner quelque chose de bon à manger par ici ?
Colas (c’était son nom) répondit :
— Je puis vous enseigner, ma belle enfant , à ne pas être si gourmande et à savoir faire taire votre estomac quand il arrive un retard, comme aujourd’hui. Qu’est-ce que je deviendrais donc si je ne savais pas avoir faim quand il le faut, moi qu’on mène sur le bord des routes paître les brins d’herbe qui croissent entre les pierres?
— Mais au moins, reprit Baba, vous avez quelque chose à manger.
— Oui, mais jamais à mon appétit. Je ne me plains pas, pourtant, parce qu’il le faut. Faites comme moi, et prenez l’habitude du courage contre la nécessité. Vous n’en souperez que mieux si vous n’avez pas goûté.
Baba n’était pas convaincue ; mais elle n’osa plus se plaindre devant un animal si raisonnable. Elle parla d’autre chose avec son mouton, et il causait si gentiment qu’elle eut bientôt perdu de vue cette séduisante tartine, qui courait toujours devant elle, et dont la contemplation la rendait si malheureuse.
Cependant Bobo avait aussi entamé la conversation avec son écureuil, qui s’appelait Cascaret, comme il le lui apprit tout d’abord. Elle lui disait combien les jambes lui faisaient mal, et qu’elle avait des ampoules aux pieds, et que bien sûr elle en ferait une maladie.
— Chère petite maîtresse, lui dit Cascaret en mettant sa queue en panache au-dessus de sa tête, je crois qu’en cessant de penser à votre fatigue vous la sentirez moins. Voyez combien je suis mignon, et quelles jambes délicates j’ai reçues. C’est encore bien pis que les vôtres. Cela ne m’empêche pas d’être agile et de sauter dans les branches, ce qui est bien plus fatigant que de marcher tranquillement à terre. Venez courir avec moi; cela vous délassera.
— Oh ! non ! dit Bobo la douillette en gémissant, je n’en crois rien.
— Voilà pourtant de bien belles noisettes que je vois là-bas, et un grand pommier sauvage qui serait bientôt dépouillé s’il venait par ici des petits garçons.
— Oh ! quelle idée ! s’écria Bobo toute heureuse. Mon petit Cascaret, vous seriez bien gentil si vous m’apportiez des pommes et des noisettes pour ma chère Baba qui a si faim.
Maître Cascaret ne se fit pas prier. Il s’élança par petits bonds légers, et fit tant de voyages au pommier et dans les noisetiers, que Baba finit par se déclarer rassasiée.
Bobo se sentait tant de plaisir à la regarder manger qu’elle avait presque oublié sa fatigue et qu’elle marchait sans y faire attention.
Alors Baba eut à son tour une idée.
— Monsieur le mouton, dit-elle, rendez-moi un grand service.
— Lequel ? fit Colas.
— Prêtez votre dos, qui est si large, à ma chère Bobo. Je suis sûre qu’elle sera tout à fait bien sur votre laine épaisse, et elle est si légère qu’elle ne vous fatiguera pas beaucoup.
Le mouton était trop bon enfant pour lui refuser cela. Il s’abattit sur ses genoux ; et Bobo, s’accrochant à la toison, se vit bientôt assise, comme une petite reine, sur le brave Colas qui recommença à trottiner comme s’il n’eût rien porté. Grâce à leur bonté réciproque, les deux amies s’étaient mutuellement délivrées de leur peine. Elles n’avaient plus peur de se perdre, puisque le bon mouton savait le chemin. Elles continuèrent leur route, joyeuses, en chantant la ronde : Il était une bergère.
Bibi suivait toujours, joutant de grimaces avec le singe qui la pinçait et la mordait sans se gêner, mais avec des petites mines si originales qu’elle en riait aux éclats. À la longue, pourtant, elle se fatigua d’un jeu qui n’était amusant qu’à demi, et insensiblement elle se rapprocha des chanteuses. Les belles noisettes et les jolies pommes blanches qu’elle avait vu croquer à Baba, et un peu aussi à Bobo, lui avaient rappelé qu’elle n’avait rien mangé depuis longtemps, et elle commençait à s’avouer qu’elle ne serait pas fâchée d’avoir elle-même quelque chose à croquer. Elle se décida enfin à recourir à l’assistance de celle qu’elle avait si durement traitée.
— Est-ce que ton écureuil, dit-elle à Bobo, ne pourrait pas m’apporter aussi quelque fruit?
Bobo, qui n’avait pas de rancune, dit un mot à l’oreille de Cascaret; et la bonne petite bête grimpa, comme un éclair, sur un grand noyer qui avait poussé je ne sais comment, au milieu du bois. Il revint avec une grosse noix qu’il nettoya joliment de son enveloppe verte. Il la cassa entre ses longues dents de devant, et la présenta, de sa patte droite, avec infiniment de grâce à Bibi. Mais au moment où celle-ci étendait la main pour la prendre, le méchant singe sauta dessus. Il courut à quelques pas en avant de sa soi-disant maîtresse, et, s’asseyant sur son derrière, il grignota la noix devant elle, en roulant les yeux et tournant la bouche, comme s’il eût voulu la narguer. Une seconde noix eut le même sort; et la petite fille étant parvenue à saisir la troisième, le singe la lui arracha des mains avant qu’elle y eût goûté.
Il lui fallut donc renoncer à profiter du bon vouloir de Bobo ; et comme elle sentait la fatigue la gagner, à la suite de toutes ces contrariétés, elle demanda qu’on lui permît au moins de s’asseoir sur le mouton. Colas s’y prêta de bonne grâce. Il s’agenouilla encore une fois, et attendit pour se relever qu’il eût changé d’écuyère. Mais on avait compté sans le malicieux petit singe, qui s’élança sur la pacifique monture et lui tira les oreilles d’une telle force qu’elle se mit à faire des sauts furieux. Mademoiselle Bibi tomba de tout son long par terre, et s’égratigna si bien la figure et les mains en roulant dans les épines, qu’elle ne demanda pas à remonter. Elle-continua donc à marcher tristement derrière, traînant la jambe, et plus disposée à pleurer qu’à se moquer.
Heureusement qu’on arrivait à l’extrémité du bois. Colas avait pris par un sentier de traverse, et, dans le moment qu’elles s’y attendaient le moins, nos petites filles aperçurent tout à coup la maison de leurs parents devant elles. Les deux premières se mirent à courir en jetant des cris de joie, et Colas avec Cascaret folâtraient autour d’elles, pour témoigner la part qu’ils prenaient à leur bonheur.
Le petit singe était resté assis sur la lisière du bois, et regardait fixement Bibi qui, trop lasse et trop chagrine pour imiter les deux autres, s’en allait clopin-clopant. Ne le voyant plus à côté d’elle, elle se retourna pour l’appeler, et l’aperçut qui fronçait le nez et se grattait la tête avec un air d’insouciance. Furieuse, elle courut à lui.
— Te moqueras-tu toujours de moi, cria-t-elle, méchant petit être qui n’est bon qu’à faire le mal ? Prends garde que je ne te corrige, à la fin
Elle l’aurait battu si elle avait pu l’attraper. Mais il fit un bond de côté, et, grandissant, grandissant, il devint une belle femme, magnifiquement parée, qui tenait une baguette d’or à la main. C’était la reine des fées elle-même, qui avait pris ce déguisement pour faire sentir à la petite moqueuse toute la laideur de son vilain défaut.
— A présent, mademoiselle, dit la fée, vous comprenez, je l’espère, combien l’on se met au-dessous des autres en se moquant d’eux. Vos amies ont leurs défauts, dont elles feront bien de se corriger; mais elles ont bon coeur, et avec la bonté on répare tout. Vous voyez qu’elles ont pu se tirer d’affaire ; et vous, qui vous supposiez bien supérieure à elles, parce que vous avez plus d’esprit et de caractère, vous rentrez la dernière, affamée et n’en pouvant plus. Que le petit singe de tout à l’heure vous revienne en mémoire, quand il vous prendra fantaisie de faire le bel esprit aux dépens des autres ; et, comme vous l’avez maudit, pensez bien qu’on vous maudira aussi vous-même.
L’enfant était humiliée, mais non vaincue; car son coeur se roidissait contre les paroles de la fée. Elle ne vit en ce moment que la honte qui rejaillirait sur elle de cette aventure.
Elles vont rentrer chez elles, dit-elle en pleurant, chacune avec un beau cadeau; et moi je n’aurai rien.
— Non, mon enfant, reprit la bonne fée, car je veux te faire un cadeau qui vaudra mille fois le leur.
Et prenant Bibi dans ses bras, elle la serra contre son coeur, qui était si plein de bonté. La petite fille sentit le sien se fondre à l’instant même. Ce fut comme un glaçon qu’on met sur le feu. Elle rentra chez elle avec un bon coeur ; et courageuse comme elle l’était déjà, elle employa dès lors son courage à fortifier et secourir les faibles, au lieu de s’en targuer pour se moquer d’eux. Et, plus tard, quand elle fut maman, elle disait à ses enfants :
— Chacun a ses défauts ; mais n’oubliez pas, mes chers enfants, que le moqueur a peut-être le pire de tous.