Dédale et Icare
Il y a bien longtemps, en Crète, Minos, avait invité le plus grand architecte de la Grèce pour qu'il construise une prison parfaite d'où l'on ne pourrait s'évader.
Qui voulait-il ainsi y enfermer ? Un monstre à tête de taureau et au corps de géant qu'il fallait nourrir de victimes humaines.
L'architecte s'appelait Dédale. Il accepta la proposition du souverain et partit pour la Crète avec l'aîné de ses enfants, Icare.
L'ingénieux maître d'œuvre inventa un labyrinthe pour le monstre. Des milliers d'esclaves élevèrent les murs en suivant ses plans : les chemins se coupaient, s'entrecroisaient, se nouaient. On y enferma le monstre et Dédale sortit le dernier en effaçant toutes ses traces, tant et si bien qu'il faillit se perdre lui-même !
Minos, satisfait des services de ce constructeur génial, ne voulait plus se séparer de lui et le laisser repartir. Cependant Dédale et Icare souhaitaient retourner dans leur patrie. Chaque soir, Dédale et son petit garçon allaient sur la plage et regardaient la mer et l'horizon : là-bas, là-bas, c'était la Grèce, le pays tant aimé. Ils enviaient les voiles des bateaux, libres dans le vent, les oiseaux qui pouvaient voler au-dessus des rochers, des montagnes, des frontières. Or, ils étaient devenus les prisonniers de Minos. Dédale se mit à réfléchir : il s'évaderait en volant ! Il fabriquerait des ailes comme celles des oiseaux qu'il observait depuis des jours et des jours. Alors il ramassa des plumes de différentes longueurs, les assembla avec des fils de lin et les colla à la cire. Bientôt le projet qu'il avait imaginé fut prêt. Un matin, avant de réveiller son fils, le génial inventeur enfila ses ailes, puis alla lui montrer comment mettre les siennes et les utiliser.
source : http://mythologica.fr/grec/dedale.htm
- Avec ces ailes, mon enfant, nous pourrons retourner dans notre beau pays.
L'enfant imita son père et se mit à rire de plaisir en tournoyant au-dessus des arbres et des vagues.
- Fais bien attention, recommanda l'architecte, ne vole pas trop haut, car le soleil ferait fondre la cire et flamber tes ailes ! Nous partons immédiatement !
Le père et le fils prirent leur vol et survolèrent la mer. Les fugitifs rêvaient déjà de la Grèce qu'ils allaient revoir. Le jeune garçon battait des ailes avec ravissement, il aurait bien aimé monter plus haut, un peu plus haut, encore plus haut.
Tout à son voyage, le père oubliait de le regarder, alors Icare s'élança vers les nuages ! Ah! Quelle merveilleuse sensation... Icare se mit à chanter !
Le soleil tout proche brûla la cire des ailes : de grosses gouttes jaunes tombèrent dans la mer, les plumes se décollèrent et laissèrent passer le vent. Le jeune imprudent poussa un cri et battit des ailes une dernière fois...
Quelques jours après les funérailles, le père, effondré sous le poids du malheur, s'installa sur une île. On dit que c'était la Sicile, qu'il y construisit des palais, mais que jamais il ne retrouva le bonheur.
D'après Dédale et Icare, premiers hommes-oiseaux (les légendes de la Grèce antique).
♥ Plus de détails, voir le site http://mythologica.fr/grec/dedale.htm
Le deltaplane de Thorgal
sera-t-il plus fiable
que les ailes de Dédale ?