• Le vilain petit canard - Andersen

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    Texte proposé par Fugue.

    Texte Niveau 4.

    Auteur : Andersen.

    Genre : conte.


    Le vilain petit canard


    1 – La mère cane était fière de ses canetons. «  Ne trouvez-vous pas, disait-elle à une voisine, que ce sont les plus gentils petits canards qu’on n’ait jamais vus ? Je n’ai que celui-ci qui n’est pas tout à fait comme les autres. » Et elle montrait un caneton gris, énorme et vilain.

    2 – Mais les canards les regardait tous et disaient entre eux : «  Voyez donc un peu ; en voilà encore d’autres, comme si nous n’étions pas déjà assez. Fi, fi donc ! Qu’est-ce que ce canet-là ? Nous n’en voulons pas. »

    Et un grand canard vola du côté du vilain caneton, se jeta sur lui et le mordit au cou. Voilà ce qui se passa dès le premier jour, et les choses allèrent toujours de pis en pis[1].

    3 – Le pauvre canet fut chassé de partout. Ses sœurs mêmes étaient méchantes avec lui et répétaient continuellement : «  Que ce serait bien fait si le chat t’emportait, vilaine créature ! » Et la mère disait : «  Je voudrais que tu fusses bien loin. »

    Les canards le mordaient, les poules le battaient, et la bonne qui donnait à manger aux bêtes le repoussait du pied.

    4 – Alors il se sauva et prit son vol par-dessus la haie. Les petits oiseaux dans les buissons s’envolèrent de frayeur. «  Tout cela arrive parce que je suis vilain, « pensa le caneton. Et il continua tristement son chemin.

    5 – Il voyagea longtemps, repoussé par les oies, battu par les canards sauvages, longtemps bafoué[2], mourant presque de froid pendant l’hiver glacé. Un jour, à bout de forces, il aperçut des cygnes, et il sentit comme une force puissante qui le poussait vers eux.

    «  Je veux aller les trouver, ces oiseaux royaux ; ils me tueront pour avoir osé, moi si vilain, m’approcher d’eux ; mais cela m’est égal; mieux vaut être tué par eux que d’être mordu par les canards, battu par les poules, poussé du pied par la fille de basse-cour, et que de souffrir les misères de l’hiver. »

    Il s’élança dans l’eau et nagea à la rencontre des cygnes. Ceux-ci l’aperçurent  et se précipitèrent vers lui, les plumes soulevées. «  Tuez-moi, dit le pauvre animal ; et, penchant la tête vers la surface de l’eau, il attendit la mort.

    6 – Mais que vit-il dans l’eau transparente ? Il vit sa propre image au-dessous de lui : ce n’était plus un oiseau mal fait, gris, vilain et dégoûtant ; il était lui-même un cygne !

    Maintenant il se sentait heureux de toutes ses souffrances et de tous ses chagrins ; maintenant, pour la première fois, il goûtait tout son bonheur en voyant la magnificence[3] qui l’entourait, et les grands cygnes nageaient autour de lui et le caressait de leur bec.

                                            Hans Christian Andersen (1805 – 1875), Contes (Hachette, édit.)

     


     

    [1] les choses allèrent toujours de pis en pis : la situation empira, devint de plus en plus pénible

    [2] bafoué : insulté

    [3] la magnificence : la très grande beauté

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    1
    Dimanche 25 Février à 01:05
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