• Jean le Sot (Roger Dévigne)

    Jean le Sot (Roger Dévigne)

    Il était une fois un garçon si simple qu'on l'appelait Jean le Sot, parce qu'il était sot comme une bûche.

    Un jour, sa mère lui commande ...

     

     

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    Auteur : Roger Dévigne (1885-1965).

    Niveau : Niveau 3 (CE2).

    Manuel : Giraudin, Vigo, L'Oiseau-Lyre CE2.

     

    Jean le Sot (Roger Dévigne)

     

    Jean le Sot

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    I De rencontre en rencontre

     

    1 Il était une fois un garçon si simple qu'on l'appelait Jean le Sot, parce qu'il était sot comme une bûche.

    Un jour, sa mère lui commande de s'en aller au moulin faire moudre un sac de blé.

    « Prends bien garde que le meunier, qui est voleur, ne prenne pour sa peine plus d'une poignée de grain par boisseau. Pour ne pas te tromper, tu répéteras tout le long du chemin : « Une poignée par boisseau ».

    — Oui, mère : une poignée par boisseau. »

     

    2 Notre Jean le Sot s'en va sur la jument, le sac de blé derrière lui, et répète sans cesse, de peur de se tromper, la recommandation de sa mère:

    « Une poignée par boisseau. Une poignée par boisseau.... »

    Ainsi cheminant, il rencontre trois paysans qui semaient.

    « Une poignée par boisseau... Une poignée par boisseau...

    — Malheureux ! disent-ils. Est-ce ainsi que nous devons être payés de nos semailles ? »

     

    Jean le Sot (Roger Dévigne)

     

    3 Et ils tombent tous trois sur Janot et le battent à grands coups d'aiguillon.

    « Comment dois-je dire ? demande le pauvre sot.

    — Tu n'as qu'à dire : Que Dieu la bénisse. »

    Jean le Sot repart :

    « Que Dieu la bénisse... Que Dieu la bénisse... »

     

    4 Bientôt, il rencontre trois hommes qui s'en allaient noyer une chienne à la rivière.

    « Que Dieu la bénisse.... Que Dieu la bénisse...

    — Méchant drôle, disent les trois hommes, tu veux que le bon Dieu bénisse cette chienne enragée, qui ne fait que mordre les gens ? »

     

    5 Et ils tombent tous trois à grands coups de gourdin sur le pauvre Jean et le rossent.

    « Comment dois-je dire ? demande le pauvre sot.

    — Tu n'as qu'à dire : Ah, la laide chienne qu'il faut noyer. »

    Jean le Sot repart et répète :

    « Ah, la laide chienne qu'il faut noyer... Ah, la laide chienne qu'il faut noyer... »

     

    II ... Et de coups en coups

     

    1 Bientôt, il rencontre une noce à cheval, qui menait la mariée à l'église.

    « Ah, la laide chienne qu'il faut noyer... Ah, la laide chienne qu'il faut noyer...

    — Insolent ! crient les gens de la noce. Es-tu venu ici pour insulter la mariée ? » Et ils tombent sur lui à coups de fouet.

    « Comment dois-je dire? demande le pauvre sot.

    — Dis : Ainsi soient-elles, toutes. »

     

    2 Jean le Sot repart :

    « Ainsi soient-elles, toutes... Ainsi soient-elles, toutes. »

    Bientôt, il rencontre une maison qui brûlait :

    « Ainsi soient-elles, toutes.

    — Malheureux, disent ceux qui éteignaient le feu, tu veux que toutes nos maisons brûlent comme celle-ci ? »

     

    3 Et ils tombent sur lui à coups de chaudron et de seaux d'eau.

    « Comment dois-je dire ?

    — Dis : Que Dieu l'éteigne. »

    Jean repart, et bientôt il rencontre un homme qui ne pouvait allumer son four :

    « Que Dieu l'éteigne... Que Dieu l'éteigne...

    — Méchant ! C'est comme ça que tu veux allumer mon four ? »

     

    4 Et il tombe à coups de fourche sur Jean le Sot.

    « Comment dois-je dire ?

    — Dis : Pourvu que ça flambe. »

    Bientôt Jean rencontre une femme qui avait mis le feu à sa quenouille en s'approchant trop de la flamme, et qui risquait de brûler sa coiffe :

    « Pourvu que ça flambe ! répète le Jean.

    — Petit diable ! Tu veux donc que je brûle toute vive ? »

     

    5 Et la femme tombe sur Jean à coups de quenouille, et lui en donne plus de cent.

    « Comment dois-je dire ?

    — Cherche, sot. A mal parler, l'on ne récolte que des coups. »

     

    (ROGER DÉVIGNE, Le légendaire des Provinces françaises,

    éd. Pygmalion)

     

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