• Les frères Lu (Emi Siao)

    Les frères Lu (Emi Siao)

    En raison de leurs pouvoirs particuliers, les héros du conte, même s'ils sont cinq, m'ont fait penser aux 4 Fantastiques.

     

       Il y a très, très longtemps, vivait au bord de la mer une brave femme. Elle avait cinq fils, les cinq frères Lu : Lu-premier, Lu­-second, Lu-troisième, Lu-quatrième et Lu-cinquième. Ils se ressemblaient tellement que personne ne pouvait les distinguer l’un de l'autre. Il arrivait même parfois à leur mère de les confondre.

       Mais chacun des cinq frères possédait une particularité. L'aîné, Lu-premier, pouvait boire la mer tout entière et ensuite la rejeter. Lu-second ne craignait pas le feu. Lu-troisième pouvait allonger ses jambes autant qu'il le voulait. Lu-quatrième avait le corps plus dur que l'acier. Quant au plus jeune, Lu-cinquième, il comprenait et parlait le langage des oiseaux et des autres animaux.

     

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    Auteur : Emi Siao.

    Niveau : Niveau 3 (CE2).

    Manuel : Giraudin, Vigo, L'Oiseau-Lyre CE2.

     

    Les frères Lu

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    I Un gouverneur de plus en plus furieux

     

    1 Il y a très, très longtemps, vivait au bord de la mer une brave femme. Elle avait cinq fils, les cinq frères Lu : Lu-premier, Lu­-second, Lu-troisième, Lu-quatrième et Lu-cinquième. Ils se ressemblaient tellement que personne ne pouvait les distinguer l’un de l'autre. Il arrivait même parfois à leur mère de les confondre.

    Mais chacun des cinq frères possédait une particularité. L'aîné, Lu-premier, pouvait boire la mer tout entière et ensuite la rejeter. Lu-second ne craignait pas le feu. Lu-troisième pouvait allonger ses jambes autant qu'il le voulait. Lu-quatrième avait le corps plus dur que l'acier. Quant au plus jeune, Lu-cinquième, il comprenait et parlait le langage des oiseaux et des autres animaux.

     

    2 Ils vivaient dans le bonheur et dans l'aisance. Lu-premier attrapait des poissons. Lu-second entretenait le feu à la maison. Lu-troisième et Lu-quatrième travaillaient aux champs. Lu-cin­quième menait au pâturage les oies et les moutons.

    Un jour, le riche et méchant gouverneur de la province vint à chasser dans la région où vivaient les frères Lu. Il aperçut à la lisière de la forêt un jeune garçon qui faisait paître un troupeau. C’était Lu-cinquième. Une jolie chevrette de montagne dormait paisiblement à côté de lui. Le gouverneur saisit son arc et la visa.

     

    Les frères Lu (Emi Siao)

    3 Lu-cinquième, effrayé, poussa un cri, et la chevrette s'enfo­nça d'un bond dans la forêt. Un cerf sortit d'un taillis. Lu lui cria dans le langage des cerfs : « Sauve-toi ! », et le cerf disparut. Des lièvres, gambadant gaiement, apparurent dans une clairière. Lu leur cria quelque chose dans la langue des lièvres, et ils se sauvèrent en quelques sauts. Tous les animaux se cachèrent. Le gouverneur, décontenancé et furieux, se trouva devant une forêt vide. Et le bon Lu lui riait au nez, tout heureux d'avoir pu venir aide à ses amis des bois.

     

    4 Alors, le méchant gouverneur ordonna à ses gardes, de s'em­parer de Lu. Celui-ci fut conduit à la ville et jeté dans la cage d'un tigre affamé. Le gouverneur croyait que le tigre déchirerait l'insolent qui avait osé le braver, mais Lu-cinquième parla au tigre dans sa langue et la bête ne lui fit aucun mal.

    Lorsqu'il apprit la nouvelle, le gouverneur fut encore plus furieux. Il décida que Lu-cinquième serait décapité. Mais alors Lu-quatrième, qui avait le corps plus dur que l'acier, pénétra dans la prison, où il prit la place de son frère. Lu-cinquième, lui, sortit tranquillement et regagna sa maison. Ils se ressem­blaient tellement que personne ne se douta de rien.

     

    5 Le lendemain matin, Lu-quatrième fut conduit sur la grand-place. Le bourreau voulut lui trancher le cou, mais le sabre le plus lourd et le plus dur vola en éclats contre le cou de fer de Lu-quatrième. Fou de rage, le gouverneur ordonna de le préci­piter du haut d'un rocher escarpé.

    Au cours de la nuit, Lu-troisième, qui pouvait allonger ses jambes autant qu'il le voulait, vint à la prison. On le laissa entrer et il y resta à la place de son frère, sans que personne se fût douté de rien.

     

    II Qu'est-ce que c'est que cet homme ?

    1 À l'aube, on amena Lu-troisième au sommet d'un rocher escarpé. Quiconque en tombait se fracassait au sol ; mais lorsque les bourreaux poussèrent Lu-troisième dans le vide, il se contenta d'allonger ses jambes merveilleuses et se retrouva debout sur ses pieds comme si de rien n'était. Hors de lui, le cruel gouver­neur s'en retourna au grand galop dans son palais. Et, le même jour, il ordonna de brûler cet insolent de Lu sur un bûcher.

     

    2 Les bourreaux dressèrent un énorme bûcher sur la place devant le palais du gouverneur. Des gardes armés d'arcs et de lances l'entourèrent de tous les côtés. Une foule de gens étaient venus de l'ensemble du pays.

    Pendant ce temps, Lu-second, qui ne craignait pas le feu, s'était introduit dans la prison et avait pris la place de Lu-troisième. À peine était-il entré que le gouverneur ordonna de procéder à l'exécution.

    Les bourreaux empoignèrent Lu-second et le placèrent au centre de l'énorme bûcher. Le feu s'éleva bien au-dessus des maisons. Lu-deuxième disparut dans les flammes et dans la fumée noire. Les gens pleuraient de pitié et le cruel gouverneur riait mécham­ment.

     

    3 Mais bientôt la fumée se dissipa et tout le monde aperçut Lu-second, au milieu des flammes, qui souriait comme si de rien n'était. Le gouverneur faillit s'étrangler de fureur.

    « Qu'est-ce que c'est que cet homme ? s'écria-t-il. Il ne brûle pas dans le feu, il ne se brise pas les os en tombant d'un rocher, il résiste au sabre et le tigre le plus cruel ne lui fait pas de mal ! Eh bien non, il ne sera pas dit que le pouvoir du gouverneur de cette province a été tenu en échec par un paysan ! »

     

    4 Et le cruel gouverneur décida d'embarquer Lu sur un bateau, de l'emmener en haute mer, de lui attacher une grosse pierre au cou et de le noyer. « Il ne craint peut-être pas l'eau ? pensa le gouverneur. Mais la pierre l'empêchera bien de remonter à la surface. Qu'il reste donc au fond de la mer ! » Le soir même, il donna des ordres en vue de l'exécution.

    Avec beaucoup de difficultés, Lu-premier, qui pouvait boire toute la mer, se glissa dans la prison. Il prit la place de son frère et attendit.

    Le soir, on le conduisit sur un bateau. Le gouverneur et ses gardes s'embarquèrent sur un autre. Ils partirent loin en mer. À l'endroit le plus profond, on attacha une énorme pierre au cou de Lu-premier et, sur un signe du cruel gouverneur, on le jeta dans les vagues.

     

    5 Aussitôt que Lu-premier s'enfonça dans l'eau, il commença à boire la mer. Le gouverneur vit que le niveau baissait, que les eaux fuyaient on ne sait où ! Et il devint tout jaune de peur. Bientôt le fond de la mer apparut. Les bateaux se couchèrent sur le côté. Le gouverneur et ses gardes, avec leurs bottes et leurs armures, restèrent enlisés dans la vase.

    Pendant ce temps, Lu détacha la pierre, revint sur le bord et rejeta la mer qu'il avait avalée. Le cruel gouverneur et ses gardes restèrent au fond et furent noyés.

    Le peuple se réjouit de la mort du méchant gouverneur et glorifia les merveilleux frères Lu.

     

    (EMI SIAO, Les frères Lu, contes de Chine, Agence Vaap)

     

     

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