• Familiale

    La mère fait du tricot
    Le fils fait la guerre
    Elle trouve ça tout naturel la mère
    Et le père qu'est-ce qu'il fait le père?
    Il fait des affaires
    Sa femme fait du tricot
    Son fils la guerre
    Lui des affaires
    Il trouve ça tout naturel le père
    Et le fils et le fils
    Qu'est-ce qu'il trouve le fils?
    Il ne trouve absolument rien le fils
    Le fils sa mère fait du tricot son père des affaires lui la guerre
    Quand il aura fini la guerre
    Il fera des affaires avec son père
    La guerre continue la mère continue elle tricote
    Le père continue il fait des affaires
    Le fils est tué il ne continue plus
    Le père et la mère vont au cimetière
    Ils trouvent ça naturel le père et la mère
    La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
    Les affaires la guerre le tricot la guerre
    Les affaires les affaires et les affaires
    La vie avec le cimetière.

    Jacques Prévert (1900-1977)

    Paroles (1946)

    Poème proposé par lilie2fr dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).

    Thème : absurdité de la guerre.

    D'autres poésies de Jacques Prévert : voir ici.


    votre commentaire
  • Mon père, ce héros au sourire si doux,
    Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
    Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
    Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
    Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
    Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
    C'était un Espagnol de l'armée en déroute
    Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
    Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
    Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "
    Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
    Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
    Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "
    Tout à coup, au moment où le housard baissé
    Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,
    Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
    Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "
    Le coup passa si près que le chapeau tomba
    Et que le cheval fit un écart en arrière.
    " Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.

     

     

    Victor Hugo (1802-1885)

     

    La Légende des Siècles

     

     

     

    Poème proposé par Charivari dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).

     

    Thèmes : Bonté, courage, honneur.

     

    D'autres poésies de Victor Hugo : voir ici.

     


    votre commentaire
  • Le danseur de corde et le balancier

    Sur la corde tendue un jeune voltigeur
    Apprenait à danser ; et déjà son adresse,
    Ses tours de force, de souplesse,
    Faisaient venir maint spectateur.
    Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance,
    Le balancier en main, l'air libre, le corps droit,
    Hardi, léger autant qu'adroit ;
    Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance,
    Retombe, remonte en cadence,
    Et, semblable à certains oiseaux
    Qui rasent en volant la surface des eaux,
    Son pied touche, sans qu'on le voie,
    À la corde qui plie et dans l'air le renvoie.
    Notre jeune danseur, tout fier de son talent,
    Dit un jour : à quoi bon ce balancier pesant
    Qui me fatigue et m'embarrasse ?
    Si je dansais sans lui, j'aurais bien plus de grâce,
    De force et de légèreté.
    Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté,
    Notre étourdi chancelle, étend les bras, et tombe.
    Il se cassa le nez, et tout le monde en rit.
    Jeunes gens, jeunes gens, ne vous a-t-on pas dit
    Que sans règle et sans frein tôt ou tard on succombe ?
    La vertu, la raison, les lois, l'autorité,
    Dans vos désirs fougueux vous causent quelque peine ;
    C'est le balancier qui vous gêne,
    Mais qui fait votre sûreté.

    Jean-Pierre Clarisse de Florian

     

    Poème proposé par Charivari dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).

     

    D'autres fables de Florian : 

    La Guenon, le Singe et la Noix

    Le Grillon

    Le Rossignol et le Prince

     

     


    votre commentaire
  • L’enfant et l’étoile

    Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète.

    Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :
    « Toi qui rêves avec des roses dans les mains
    Et qui chantes, docile au hasard des chemins,
    Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,
    Dis, entre nous et toi, quelle est la différence ?

    — Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ;
    Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu ?

    — Sans doute !
    — Fermez l’œil. La voyez-vous, l’étoile ?
    — Non, certes. »

    Alors l’enfant pour qui tout se dévoile
    Dit en baissant son front doucement soucieux :
    « Moi, je la vois encor quand j’ai fermé les yeux. »

    Catulle Mendès (1841-1909)

     

    Poème proposé par Charivari dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).


    votre commentaire
  • Blanche-neige

    La princesse Blanche-neige,

    Chez les sept nains qui la protègent

    Lave, nettoie, époussette,

    Sept fois un, sept…

    … Lorsqu’une vieille aux jambes torses,

    Sept fois deux, quatorze,

    Lui dit : « Prends ce beau fruit, tiens ! »

    Sept fois trois, vingt-et-un,

    Mais un nain frappe à la vitre

    Sept fois quatre, vingt-huit,

    Et lui dit : « Garde-toi bien,

    Sept fois cinq, trente-cinq,

    « De mordre à ce fruit dangereux,

    Sept fois six, quarante-deux,

    « C’est un poison qu’elle t’offre ! »

    Sept fois sept, quarante-neuf.

    La vieille dame, dans les airs, s’enfuit…

    Sept fois huit, cinquante-six.

    Et la princesse des bois

    Sept fois neuf, soixante-trois,

    Est sauvée par ses amis,

    Sept fois dix, soixante-dix

     

     Jean TARDIEU

     

    Poème proposé par Goémon dans les commentaires de l'article de Charivari : Des poésies autour des contes.

    Une bonne façon de mémoriser la table la plus dure à apprendre.


    votre commentaire
  • Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
    Applaudit à grands cris.
    Son doux regard qui brille
    Fait briller tous les yeux,
    Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
    Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
    Innocent et joyeux.

    Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
    Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
    Les chaises se toucher,
    Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
    On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
    Tremble à le voir marcher.

    Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
    De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
    Qui s'élève en priant ;
    L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
    Et les poètes saints ! la grave causerie
    S'arrête en souriant.

    La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
    Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
    L'onde entre les roseaux,
    Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
    Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
    De cloches et d'oiseaux.

    Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
    Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
    Quand vous la respirez ;
    Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
    S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
    Et de rayons dorés !

    Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
    Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
    N'ont point mal fait encor ;
    Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
    Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
    À l'auréole d'or !

    Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
    Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
    Vos ailes sont d'azur.
    Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
    Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
    Âme où rien n'est impur !

    Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
    Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
    Ses pleurs vite apaisés,
    Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
    Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
    Et sa bouche aux baisers !

    Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
    Frères, parents, amis, et mes ennemis même
    Dans le mal triomphants,
    De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
    La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
    La maison sans enfants !

    --------------------------------------------------------------

    D'autres poèmes de Victor Hugo.

    Ce poème fait partie de la liste de poèmes pour les parents (fête des mères, fête des pères).


    votre commentaire

  • Quand tu ne vois plus le ciel,
    Cela s'appelle une chambre.
    Quand tu ne vois plus les arbres,
    Cela s'appelle un mur.
    Quand tu cries après ta maman
    Et qu'elle ne répond pas,
    Cela s'appelle la distance.
    Quand tu ne vois plus rien,
    Cela s'appelle la nuit.
    N'ai pas peur :
    Dans le mur il y a des lucarnes
    Pour imaginer les arbres invisibles.
    N'ai pas peur :
    Ta maman est toujours là,
    Malgré la distance,
    Malgré l'espace,
    Malgré la nuit ;
    Elle est au fond de ton cœur.

    --------------------------------------------------------------

     

    Voir d'autres poèmes.

     

    Ce poème fait partie de la liste de poèmes pour les parents (fête des mères, fête des pères).

     


    votre commentaire
  • Auteur : L. Bechstein. Adaptation : Marie Tenaille. Illustré par : Gerda Muller.

    Éditions : Gautier-Languereau (1985). Niveau : 3 (CE2).   Genre : conte.

    Thèmes : magie, frères et soeurs, sorcière.

    Télécharger « Kunkrun l'effroyable sorcière 1.pdf »

    Télécharger « Kunkrun l'effroyable sorcière 2.pdf »

    Kunkrun, l'effroyable sorcière

     

    Cela pourrait vous intéresser aussi :

    L'apprenti sorcier (Goethe, adaptation de Marie Tenaille)


    votre commentaire
  • Les pères

    Elle avait pris ce pli (Victor Hugo)

    Pour mon papa (Maurice Carême)

     

    Les mères

    Berceuse (Maurice Carême)

    Bouquet pour maman (et autres petits poèmes) (Tristan Klingsor, Claire Goll, Claude Roy)

    Chanson bête (Federico Garcia Lorca)

    Je ne me souviens pas de ma mère (Rabindranath Tagore)

    Je te souhaite (Pierre Gamarra)

    Les après-midi d'automne (Jules Laforgue)

    Merci, maman (Berthe Amiot)

    Paysage (Pierre Gamarra)

    Pour ma mère (Maurice Carême)

    Quand tu ne vois plus le ciel (Alain Bosquet)

    Querelle (Théodore de Banville)

    Sous la lampe (Maurice Carême)

     

    Les deux parents

    C'est un petit bouquet

    J'aime ma mère  (Maurice Carême)

    Lorsque l'enfant paraît (Victor Hugo)

    Maman, Papa (paroles et musiques de Georges Brassens)


    votre commentaire
  • Maman, maman, en faisant cette chanson
    Maman, maman, je r'deviens petit garçon
    Alors je suis sage en classe
    Et pour te faire plaisir
    J'obtiens les meilleures places
    Ton désir
    Maman, maman, je préfère à mes jeux fous
    Maman, maman, demeurer sur tes genoux
    Et sans un mot dire, entendre tes refrains charmants
    Maman, maman, maman, maman

    Papa, papa, en faisant cette chanson
    Papa, papa, je r'deviens petit garçon
    Et je t'entends sous l'orage
    User tout ton humour
    Pour redonner du courage
    A nos coeurs lourds
    Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
    Papa, papa, de tendresse ou de mots doux
    Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas
    Papa, papa, papa, papa

    Maman, papa, en faisant cette chanson
    Maman, papa, je r'deviens petit garçon
    Et, grâce à cet artifice
    Enfin je comprends
    Le prix de vos sacrifices
    Mes parents
    Maman, papa, toujours je regretterai
    Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
    Au temps où nos coeurs ne se comprenaient encore pas
    Maman, papa, maman, papa

    Paroles et Musique : Georges Brassens.

    --------------------------------------------------------------

     

    Voir d'autres poèmes.

     

    Ce poème fait partie de la liste de poèmes pour les parents (fête des mères, fête des pères).

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires