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Par Spinoza1670 le 26 Mai 2013 à 08:53
Le danseur de corde et le balancier
Sur la corde tendue un jeune voltigeur
Apprenait à danser ; et déjà son adresse,
Ses tours de force, de souplesse,
Faisaient venir maint spectateur.
Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance,
Le balancier en main, l'air libre, le corps droit,
Hardi, léger autant qu'adroit ;
Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance,
Retombe, remonte en cadence,
Et, semblable à certains oiseaux
Qui rasent en volant la surface des eaux,
Son pied touche, sans qu'on le voie,
À la corde qui plie et dans l'air le renvoie.
Notre jeune danseur, tout fier de son talent,
Dit un jour : à quoi bon ce balancier pesant
Qui me fatigue et m'embarrasse ?
Si je dansais sans lui, j'aurais bien plus de grâce,
De force et de légèreté.
Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté,
Notre étourdi chancelle, étend les bras, et tombe.
Il se cassa le nez, et tout le monde en rit.
Jeunes gens, jeunes gens, ne vous a-t-on pas dit
Que sans règle et sans frein tôt ou tard on succombe ?
La vertu, la raison, les lois, l'autorité,
Dans vos désirs fougueux vous causent quelque peine ;
C'est le balancier qui vous gêne,
Mais qui fait votre sûreté.Jean-Pierre Clarisse de Florian
Poème proposé par Charivari dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).
D'autres fables de Florian :
La Guenon, le Singe et la Noix
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Par Spinoza1670 le 12 Septembre 2013 à 11:13Le départAdieu l'étang et toutes mes colombesDans leur tour et qui mirent gentimentLeur soyeux plumage au col blanc qui tombe.Adieu l'étang.Adieu maison et ses toitures bleuesOù tant d'amis, dans toutes les saisons,Pour nous revoir avaient fait tant de lieues.Adieu maison.Adieu vergers, les caveaux et les planchesEt sur l'étang notre bateau voilier,Notre servante avec sa coiffe blanche.Adieu vergers.Adieu aussi mon fleuve clair ovale!Adieu montagne! Adieu arbres chéris!C'est vous qui tous êtes ma capitale,Et non Paris.Max Jacob, Le Laboratoire central. Gallimard.
Ce poème fait partie de la sélection
du manuel de lecture Lecture CM1
(avec les mots de tous les jours).
Source de l'illustration : Dubost, Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).
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Par Phi le 14 Avril 2012 à 22:47
Un pauvre petit grillon,
Caché dans l’herbe fleurie,
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L’insecte ailé brillait des plus vives couleurs,
L’azur, le pourpre et l’or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit-maître, il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
Je n’ai point de talent, encor moins de figure ;
Nul ne prend garde à moi, l’on m’ignore ici-bas ;
Autant vaudrait n’exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d’enfants :
Aussitôt les voilà courant
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l’attraper.
L’insecte vainement cherche à leur échapper.
Il devient bientôt leur conquête.
L’un le saisit par l’aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête.
Il ne fallait pas tant d’efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux vivons cachés.
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Par Spinoza1670 le 25 Mai 2014 à 12:21
LE HIBOU
Caillou, genou, chou, pou, joujou, bijou,
Répétait sans fin le petit hibou.
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Par Spinoza1670 le 28 Avril 2013 à 12:31
Auteur : Émile Verhaeren
Genre : poésie
Niveau : 3
Source : Lisons CE2.
source de l'image : http://www.vivrealamorlaye.fr/1210/entretien-du-bassin-en-mars.html
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Par Spinoza1670 le 15 Septembre 2015 à 16:22
Auteur : Corinne Albaut.
Genre : Poésie.
Niveaux : GS, CP.
Le jour et la nuit
Quand on se dit "bonjour"
Que les enfants courent
Vers l'école pour
Jouer dans la cour
C'est le jour.
Quand la lune luit
Que les chats sont gris
Qu'on est dans le lit
Au calme et sans bruit
C'est la nuit.
Du même auteur, Corinne Albaut :
Sonnailles et tambourins (carnaval)
Site internet : http://www.corinne-albaut.fr/
Une autre poésie sur le même thème (auteur inconnu) :
Le jour, la nuit
C'est le soleil
Qui me réveille,
Vive le soleil !
Il monte dans le ciel
Jusqu'à midi...
Et redescend
tout l'après-midi.
On dit qu'il va se coucher
De l'autre côté...
Moi je sais déjà
Qu'il ne se couche pas :
Le soleil éclaire
L'autre côté de la Terre.
source : http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-stmax/primaire-grandspaquis-saulxures/spip.php?article541 (lien mort)
Lien DDM : chez Lou Jo
Salle des maîtres :
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Par Phi le 14 Avril 2012 à 22:42
Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
"Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents :
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse."
Le père mort, les fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout....
si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.
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Par Phi le 14 Avril 2012 à 22:48
— Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncés.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
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