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Par Phi le 15 Avril 2012 à 16:34
Prenez du soleil
Dans le creux des mains,
Un peu de soleil
Et partez au loin !
Partez dans le vent,
Suivez votre rêve;
Partez à l'instant,
la jeunesse est brève !
Il est des chemins
Inconnus des hommes,
Il est des chemins
Si aériens !
Ne regrettez pas
Ce que vous quittez.
Regardez, là-bas,
L'horizon briller.
Loin, toujours plus loin,
Partez en chantant !
Le monde appartient
A ceux qui n'ont rien.
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Par Phi le 22 Mai 2013 à 12:37
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !--------------------------------------------------------------
D'autres poèmes de Victor Hugo.
Ce poème fait partie de la liste de poèmes pour les parents (fête des mères, fête des pères).
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Par Spinoza1670 le 2 Décembre 2012 à 12:51
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.Louise Labé
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Par Spinoza1670 le 17 Décembre 2012 à 12:28
source de l'image : Lisons, Lisette CP-CE1.
Feuille rousse,
feuille folle
Feuille rousse, feuille folle,
Tourne, tourne, tourne et vole!
Tu voltiges au vent léger
Comme un oiseau apeuré.
Feuille rousse, feuille folle!
Sur le chemin de l'école,
J'ai rempli tout mon panier
Des jolies feuilles du sentier.
Feuille rousse, feuille folle!
Dans le vent qui vole, vole,
J'ai cueilli pour mon cahier
La feuille rousse qui dansait.
LUCE FILLOL, Musi-Musou raconte (Magnard).
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Par Phi le 15 Avril 2012 à 11:43
Auteur : Paul Fort (1872-1960).
Oeuvre : Ballades françaises.
L’Écureuil
Écureuil du printemps, écureuil de l’été, qui domines la terre avec vivacité, que penses-tu là-haut de notre humanité ?
— Les hommes sont des fous qui manquent de gaieté.
Écureuil, queue touffue, doré trésor des bois, ornement de la vie et fleur de la nature, juché sur ton pin vert, dis-nous ce que tu vois ?
— La terre qui poudroie sous des pas qui murmurent.
Écureuil voltigeant, frère du pic bavard, cousin du rossignol, ami de la corneille, dis-nous ce que tu vois par-delà nos brouillards?
— Des lances, des fusils menacer le soleil.
Écureuil, cul à l’air, cursif et curieux, ébouriffant ton col et gloussant un fin rire, dis-nous ce que tu vois sous la rougeur des cieux ?
— Des soldats, des drapeaux qui traversent l’empire.
Écureuil aux yeux vifs, pétillants, noirs et beaux, humant la sève d’or, la pomme entre tes pattes, que vois-tu sur la plaine autour de nos hameaux ?
— Monter le lac de sang des hommes qui se battent.
Écureuil de l’automne, écureuil de l’hiver, qui lances vers l’azur, avec tant de gaieté ces pommes… que vois-tu ?
— Demain tout comme Hier.
Les hommes sont des fous et pour l’éternité.
Paul Fort, Ballades françaises, Éd. Flammarion.
N.B. : Paul Fort (1872-1960). De 1896 à 1958, restant fidèle à une seule forme poétique, il publie les dix-sept volumes des Ballades françaises. Pour Paul Fort, la « ballade », prise au sens musical ou originel de « chanson à danser », doit s’écrire en prose. Cette « prose » est en réalité faite de vers réguliers, rimés ou assonancés. L’intention est avant tout rythmique et musicale.
Les points d'interrogation à la fin des subordonnées interrogatives indirectes sont incorrects, mais c'était ainsi que le texte avait été publié, apparemment.Auteur : Paul Fort (1872-1960).
Oeuvre : Ballades françaises.
Genre : théâtre.
Source : Jean Barbé et Edgar Monteil, Dialogues à lire et à jouer, Cycle moyen, Nathan, 1981.
D'autres poèmes de Paul Fort sur le blog :
Complainte du petit cheval blanc
Le vent a fait le tour du monde
D'autres poèmes de Paul Fort sur le site http://www.ecole-paulfort.com/poetePF4.php
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Par Spinoza1670 le 25 Janvier 2014 à 19:36
L’enfant de sept ans
C’est un petit garçon, c’est un petit bonhomme,
Heureux de rien, de tout, d’un bâton, d’une pomme.
Un petit garçon de sept ans ...
Il a les yeux rieurs, des cheveux en crinière
Il est fier, car depuis la semaine dernière
Il sait siffler entre ses dents.
Zamacoïdis
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Par Spinoza1670 le 26 Mai 2013 à 08:45
L’enfant et l’étoile
Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète.
Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :
« Toi qui rêves avec des roses dans les mains
Et qui chantes, docile au hasard des chemins,
Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,
Dis, entre nous et toi, quelle est la différence ?
— Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ;
Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu ?
— Sans doute !
— Fermez l’œil. La voyez-vous, l’étoile ?
— Non, certes. »
Alors l’enfant pour qui tout se dévoile
Dit en baissant son front doucement soucieux :
« Moi, je la vois encor quand j’ai fermé les yeux. »
Catulle Mendès (1841-1909)Poème proposé par Charivari dans le sujet Vos poésies préférées pour le cycle III (EDP).
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Par Spinoza1670 le 30 Août 2013 à 17:43
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !Arthur Rimbaud, Poèmes.
source de l'illustration : Dubost, Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).
source de l'image : http://tpealuma2012.webnode.fr/boh%C3%A8me-et-voyage,-une-liberte-idealisee/la-boheme-artistique/
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Par Spinoza1670 le 2 Décembre 2012 à 12:46
Mon plaisir est l’amour : je veux sans fin chanter
Et mon bonheur et sa louange :
L’amour peut seul me contenter :
Sans l’amour que tout m’est étrange !
L’amour a mon esprit, il possède mon cœur :
Il est suffisant à soi-même :
Il renferme tout mon bonheur ;
Je ne puis vivre si je n’aime.Madame Guyon
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