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Par Phi le 14 Avril 2012 à 22:53
Auteur : Jacques Prévert.
Genre : poésie
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Le pauvre crocodile n’a pas de C cédille
On a mouillé les L de la pauvre grenouille
Le poisson scie a des soucis
Le poisson sole, ça le désole
Mais tous les oiseaux ont des ailes
Même le vieil oiseau bleu
Même la grenouille verte
Elle a deux L avant l’E
Laissez les oiseaux à leur mère
Laissez les ruisseaux dans leur lit
Laissez les étoiles de mer
Sortir si ça leur plaît la nuit
Laissez les p’tits enfants briser leur tirelire
Laissez passer le café si ça lui fait plaisir
La vieille armoire normande et la vache bretonne
Sont parties dans la lande en riant comme deux folles
Les petits veaux abandonnés pleurent
Comme des veaux abandonnés
Car les petits veaux n’ont pas d’ailes
Comme le vieil oiseau bleu
Ils ne possèdent à eux deux
Que quelques pattes et deux queues
Laissez les oiseaux à leur mère
Laissez les ruisseaux dans leur lit
Laissez les étoiles de mer
Sortir si ça leur plaît la nuit
Laissez les éléphants ne pas apprendre à lire
Laissez les hirondelles aller et revenir
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Par Phi le 4 Juillet 2012 à 18:43
Oh ! les après-midi solitaires d'automne !
II neige à tout jamais. On tousse. On n'a personne.
Un piano voisin joue un air monotone ;
Et, songeant au passé béni, triste, on tisonne.
Comme la vie est triste ! Et triste aussi mon sort.
Seul, sans amour, sans gloire ! et la peur de la mort !
Et la peur de la vie, aussi ! Suis-je assez fort ?
Je voudrais être enfant, avoir ma mère encor.
Oui, celle dont on est le pauvre aimé, l'idole,
Celle qui, toujours prête, ici-bas nous console !...
Maman ! Maman ! oh ! comme à présent, loin de tous,
Je mettrais follement mon front dans ses genoux,
Et je resterais là, sans dire une parole,
À pleurer jusqu'au soir, tant ce serait trop doux.--------------------------------------------------------------
Voir d'autres poèmes.
Ce poème fait partie de la liste de poèmes pour les parents (fête des mères, fête des pères).
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Par Spinoza1670 le 15 Août 2013 à 19:47
Les joues de la fruitière
sont en peau d'abricot
La grande charcutière
est ronde comme un jambonneau
La petite marchande de fleurs
fine comme un pois de senteur
Le boulanger
qui n'est pas gros
est un Pierrot enfariné
mais sa femme la boulangère
qui n'est pas légère légère
sent bon le sucre et le pain chaud
Armand Monjo, La Nouvelle guirlande de Julie
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Par Spinoza1670 le 2 Septembre 2013 à 20:35
XXVIII
LES DJINNS.E corne i gru van cantando lor lai
Facendo in aer di se lunga riga,
Cosi vid’ io venir traendo guai
Ombre portate dalla detta briga.
Dante.Et comme les grues qui font dans l’air de longues files vont chantant leur plainte, ainsi je vis venir traînant des gémissements les ombres emportées par cette tempête.
Murs, ville,
Et port.
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit !La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C’est le galop.
Il fuit, s’élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d’un flot.La rumeur approche.
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s’écroule,
Et tantôt grandit.Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l’escalier profond.
Déjà s’éteint ma lampe,
Et l’ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu’au plafond.C’est l’essaim des Djinns qui passe.
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l’espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.Ils sont tout près ! — Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !Cris de l’enfer ! voix qui hurle et qui pleure !
L’horrible essaim, poussé par l’aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s’abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !Ils sont passés ! — Leur cohorte
S’envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L’air est plein d’un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l’on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d’une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d’un vieux toit.D’étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s’élève,
Et l’enfant qui rêve
Fait des rêves d’or.Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord ;
C’est la plainte,
Presque éteinte,
D’une sainte
Pour un mort.On doute
La nuit . . .
J’écoute : —
Tout fuit,
Tout passe ;
L’espace
Efface
Le bruit.Orientales, 1829.
D'autres poèmes de Victor Hugo sur le blog, voir ici.
Niveau du texte : à partir du niveau 6 (6ème).
Contributeur : Doctor Who sur Neoprofs : ici.
Source du texte : Wikisource.
Source de l'image et audiolivre : http://audiolivres.canalblog.com/archives/2011/07/05/21549843.html
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Par Spinoza1670 le 7 Septembre 2013 à 18:26
Assise sur la dune
Je regarde les feux du carrefourRouges pour arrêter ton coeur
Jaunes pour t'ensoleiller
Verts pour te permettreEt les voitures roulent sous la pluie
Gomme dans une brume jaillissante
Vers l'odeur mêlée de la plage et des chênes vertsJe regarde les feux du carrefour
Sages comme des phares de mer
Et ton ombre changeante
Qui grandit lentement
Du fond de la routeDenise Jallais, Les Couleurs de la mer, Seghers.
Ce poème fait partie de la sélection
du manuel de lecture Lecture CM1
(avec les mots de tous les jours).
Source de l'illustration : Dubost, Lecture CM1 (avec les mots de tous les jours).
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Par Spinoza1670 le 18 Mai 2014 à 19:50
Les hiboux
Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants, leurs petits choux,
En les tenant sur les genoux.Leurs yeux d’or valent des bijoux
Leur bec est dur comme cailloux,
Ils sont doux comme des joujoux,
Mais aux hiboux point de genoux !Votre histoire se passait où ?
Chez les Zoulous ? Les Andalous ?
Ou dans la cabane bambou ?
À Moscou ? Ou à Tombouctou ?En Anjou ou dans le Poitou ?
Au Pérou ou chez les Mandchous ?
Hou ! Hou !
Pas du tout, c’était chez les fous.Robert Desnos (1900-1945)
Télécharger le texte (2 textes A5 sur 1 A4) :« Les hiboux Robert Desnos.pdf » « Les hiboux Robert Desnos.odg »
♦ Ce poème fait partie du recueil Chantefables : chacun des 30 poèmes est consacré à un animal différent : le tamanoir, la baleine, le lézard, etc.
♦ Sur le même thème - la règle du x au pluriel pour les 7 noms : pou, chou, hibou, genou, caillou, joujou, bijou -, voir aussi Le hibou de Maurice Carême.
♦ Mémoriser cette poésie avec une carte mentale (chez abcdefgh) : clique.
♦ Savoir dessiner des hiboux avec des dessins par étapes (encore chez abcdefgh) : clique.
♦ Fiche documentaire CE1-CE2 sur le hibou grand-duc chez crevette : clique.
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Par Spinoza1670 le 23 Juin 2019 à 12:26
Feuilletez des extraits en allant sur le lien suivant :
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Par Phi le 2 Juin 2014 à 16:18
Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.Guillaume Apollinaire, Alcools
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Par Phi le 14 Avril 2012 à 22:51
Tu m'as dit si tu m'écris
Ne tape pas tout à la machine
Ajoute une ligne de ta main
Un mot un rien oh pas grand'chose
Oui oui oui oui oui oui oui oui
Ma Remington est belle pourtant
Je l'aime beaucoup et travaille bien
Mon écriture est nette et claire
On voit très bien que c'est moi qui l'ai tapée
Il y a des blancs que je suis seul à savoir faire
Vois donc l'oeil qu'a ma page
Pourtant pour te faire plaisir j'ajoute à l'encre
Deux trois mots
Et une grosse tache d'encre
Pour que tu ne puisses pas les lire
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